Les élites libérales nous avaient déjà fait le coup du putsch « démocratique » contre Chavez en 2002. Elles remettent le couvert au Honduras en suivant le même scénario cousu de fil blanc pour se débarrasser de Manuel Zelaya. Il avait eu l’outrecuidance d’avoir voulu organiser un référendum. Un vrai dictateur, quoi. Heureusement que sous nos latitudes la Commission européenne nous préserve de pareilles dérives autocratiques : la Constitution européenne (ré-emballée en Traité de Lisbonne) est votée en catimini par les parlements (et les pays archaïques organisant tout de même un référendum devront le recommencer jusqu’à ce que le peuple vote comme il faut).
D’habitude la propagande libérale est suffisamment bien faite pour éviter aux élites de devoir se salir les mains elles-mêmes. Là, elles ont été prises d’une sainte panique (oui, le clergé soutient aussi le putsch). En effet, Manuel Zelaya avait relevé le salaire minimum de 50%, menaçant les bénéfices de l’oligarchie qui tient le pays depuis des décennies. Horreur. Les chars soviétiques allaient bientôt défiler dans les rues de Tegucigalpa (oui, c’est le nom de la capitale du Honduras).
À ceux qui trouveraient malgré tout une bonne bouille à Manuel Zelaya, les médias nous mettent heureusement en garde. Dans un court édito, la Libre Belgique (3/7) nous affirme que s’offusquer du renversement de Zelaya est un « réflexe pavlovien » (lol) et condamne l’infâme potentat pour avoir violé la constitution en programmant un référendum. Tout en nous annonçant sans sourciller que certaines garanties constitutionnelles sont suspendues par le nouveau gouvernement – ce qui constitue là clairement une violation de la constitution mais ne semble curieusement pas provoquer l’ire de la journaliste. Dans l’Express (1/7), Axel Gyldén va jusqu’à nous expliquer que « c'est donc paradoxalement afin de défendre l'Etat de droit que la classe politique a pris le risque de commanditer un pronunciamiento » (lol²).
Malgré tout cela, le putsch pour « défendre l'Etat de droit » semble avoir du mal à s’imposer. Le peuple, comme toujours, qui vote mal, qui pense mal. Les élites libérales devront sans doute réviser leur scénario.
Abandonner un projet de roman
Il y a 3 jours
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